Manip glace bleue

Magnifique journée aujourd'hui. Très peu de vent, surtout l'après-midi, la température tourne autour de -1 et -2°C, le ciel est dégagé, la réverbération importante : il fait super beau en Terre Adélie (enfin car depuis quinze jours on n'est pas gâté). Avec ce beau temps il fallait en profiter pour aller sur le continent pour chercher de la glace bleue.

La glace bleue kezako? Il s'agit d'une vieille glace (bleue, bon ça vous avez compris) car elle provient du centre de l'Antarctique sous l'effet de l'écoulement de la calotte polaire du centre vers la côte. Cette glace est très propre. On la laisse fondre et on se sert de cette eau pour nos analyses. En Antarctique, nous sommes loin de toute activité anthropique importante et les quantités que l'on mesure sont infimes, de l'ordre du ng/m3 (milliardième de gramme). Ce qui nous intéresse c'est le bruit de fond (si je peux m'exprimer ainsi) ou encore quelle quantité de composés atmosphériques peut-il y avoir sans perturbation humaine (et l'Antarctique est bien le seul lieu où l'on peut faire ce genre de mesures). C'est pour cela qu'il nous faut travailler avec des solutions d'analyse les plus pures possibles pour être sûr que l'on mesure les composés de l'atmosphère et non ceux de l'eau qui nous sert dans nos analyses.

Vers 13H30, nous décollons de DDU, JB (météo), Jean-Paul (météo), Benoit (mécanicien) et moi pour la base de Prud'homme. Stephane, le pilote, nous fait un petit plaisir en survolant le glacier de l'Astrolabe plutôt que l'océan, magnifique. Une fois arrivés, Jean-Paul et JB se rendent à D10 (près de la piste d'avion) pour démonter le mât météo puisqu'il ne nous sert plus durant l'hier et sera remonté l'été. Quant à Benoit et moi, nous rejoignons Fred et montons en dameuse sur le site de la glace bleue. Une fois arrivés là-haut, on découpe à la tronçonneuse des blocs que l'on met dans des caisses.

Certains me diront que ma glace ne risque plus d'être propre après un coup de tronçonneuse vu qu'il y a plein d'huile sur la chaine. Ce qui est parfaitement vrai mais en revenant à la base et lorsqu'on veut faire fondre cette glace, on va la raboter en surface, c'est à dire éliminer les premiers centimètres de glace afin d'éliminer toute trace d'huile. Au total, nous avons ramené environ 600 kgs de glace. Cela devrait être suffisant jusqu'à ce que la banquise se forme car en hiver il nous faudra retourner en rechercher mais cette fois plus d'hélico pour transporter de grosses charges, cela se fera en quad avec un traineau derrière. On devra certainement refaire ce réapprovisionnement 1 à 2 fois durant l'hiver. Cool ça nous donnera un prétexte valable pour aller sur le continent.

Une fois rentrés à DDU, à 18H, exercice d'entraînement avec les extincteurs. Patrick (chef technique) et Jean-Pierre (chef centrale) font un feu et nous devons passer un par un avec un extincteur pour essayer de l'éteindre car ce dernier est la pire chose qui puisse se produire durant l'hivernage et là nous sommes livrés à nous-mêmes. Nous avons même une équipe pompier composée de 6 personnes (je crois) qui est sensée intervenir en cas de départ de flamme. D'ailleurs nous avons tous les équipements nécessaires pour des pompiers : combinaison, casques, masques...Au total, il y a trois équipes d'intervention durant l'hivernage : l'équipe médicale, pompier et secours en extérieur. Je fais partie de cette dernière et mon rôle avec d'autres, est d'aller, si quelqu'un se blesse sur la banquise (ou ailleurs), d'aller le chercher et de le ramener à la base.

Après le départ de R4, nous aurons une formation dispensée par le médecin pour appliquer les premiers soins à un blessé, comment l'immobiliser sur un traineau, ainsi que des exercices de mise en condition.

Comments

[parent de benoit]

nous espérons que le mecanicien a été tres utile
ses parents